IntraCOR

Pour la presbytie uniquement :

L’intraCOR était un procédé laser original pour la compensation de la presbytie qui consistait, à l’aide d’un laser Femtoseconde (Femtec), à remodeler la cornée dans son épaisseur sans avoir besoin de réaliser un capot cornéen au préalable comme l’oblige la technique conventionnelle LASIK. Ce procédé a été développé par le laboratoire Technolas Perfect Vision. Cette technique a été utilisée à partir d’octobre 2007 au Centre Ophtalmologique de Bogota (Colombie) par le Dr. Luis-Antonio Ruiz et à partir de mai 2009 en France après obtention du marquage CE. Les premiers résultats publiés montraient une stabilité dans le temps.

L’opération se pratiquait sous anesthésie topique, c’est à dire avec de simples gouttes de collyres instillées dans l’oeil quelques secondes avant le traitement laser. L’intervention était donc parfaitement indolore. Sa durée était extrêmement courte (14 secondes). Le protocole opératoire consistait à ne traiter qu’un seul oeil, l’oeil dominé.

Seul le laser Femtoseconde intervenait dans la technique intraCOR. Avant le traitement laser, le chirurgien repérait le centre de la pupille à l’aide d’un microscope. C’était la phase la plus importante car le traitement laser devait être parfaitement centré. Une fois cette identification très précise faite, un anneau de succion à usage unique était positionné sur l’oeil. Le chirurgien procèdait à l’alignement du laser à l’aide d’un cône à usage unique lui aussi, qui s’emboîteait dans l’anneau de succion. Le laser Femtoseconde créait ensuite, autour de la zone optique de l’oeil (1,8 à 3,6 mm), 5 cercles concentriques directement dans l’épaisseur de la cornée. Les cercles réalisés induisaient un bombement modéré de la surface avant de la cornée sans affaiblissement de celle-ci puisque les surfaces avant et arrière étaient indemnes. Le volume de l’oeil n’était donc pas modifié.

La réalisation de ces cercles pour modifier la géométrie et le pouvoir optique de la cornée était une approche moderne de la kératotomie radiaire développée dans les années 70 par le Dr. Sviatoslav Fiodorov, aujourd’hui abandonnée, qui reposait sur le même principe (les incisions cornéennes étaient rectilignes, en « étoile » autour du centre optique de l’oeil, induisant, sous l’effet de la relaxation des tissus, un aplatissement du centre de la cornée pour corriger, à l’époque, la myopie).

L’originalité de la technique intraCOR résidait dans l’utilisation du laser Femtoseconde (principalement utilisé pour créer un capot cornéen) pour réaliser des incisions (cercles concentriques) directement à l’intérieur du tissu cornéen, sans avoir besoin d’en ouvrir la surface comme l’oblige la technique LASIK. De plus, la précision du laser était incomparablement supérieure à celle du geste humaine.

L’intraCOR ne s’appliquait qu’à une proportion mince de la population des plus de 40 ans gênés uniquement en vision de près : les presbytes emmétropes (sans autres défauts visuels) ou très légèrement hypermétropes (< à + 0,75 dioptries) ou myopes (< à – 0,50 dioptries). Le candidat devait également être exempt d’astigmatisme.

Les résultats initiaux étaient très séduisants : retour d’une bonne vision de près sans correction dès les premiers jours et maintien d’une vision de loin sans correction très correcte même si c’était souvent au prix d’une perte d’une à deux lignes d’acuité visuelle.

Le confort postopératoire était aussi grandement amélioré. Les traitement intracornéens respectent en effet la surface de la cornée et induisent moins de sécheresse oculaire que les autres techniques laser.

L’intraCOR n’a cependant pas trouvé sa place dans la chirurgie réfractive au laser. En effet, l’absence de solution en cas de retraitement au laser a conduit la communauté ophtalmologique à se désintéresser de cette technologique pourtant initialement très intéressante dans son approche. Le PresbyLASIK est encore à ce jour la technique la plus précise, la plus efficace, la plus sûre, bénéficiant de plus de 20 ans de recul, dans la compensation de la presbytie qu’elle soit isolée ou associée à la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme.